Bio

Il y a fort longtemps dans ma classe à l’école primaire, Renaud commençait à apprendre le violon. Je suis tombée amoureuse… et le violon ne m’a plus quitté. Quelques années plus tard, ma grand-mère m‘a offert le violon de mon arrière-grand-père. Conservatoire, orchestre, musique de chambre ; puis musique traditionnelle, bals, transmission orale ; ensuite musique tsigane et musiques de la méditerranée ; enfin musique contemporaine… les rencontres humaines m’ont fait découvrir et explorer des répertoires, des univers sonores, des manières de travailler et de vivre, des fonctions sociales de la musique, des places pour l’artistique.

J’ai voyagé avec d’autres musiciens, comédiens, danseurs sur les scènes de la comédie-scène nationale et de la Coopérative de mai à Clermont-ferrand, de l’Abbaye de Royaumont, du Grand bal de l’Europe, de la Gaité Lyrique à Paris, du printemps de Bourges, du festival de Saint-Chartier,… D’abord avec la Cie Léon Larchet, qui m’apprend la vie de compagnie et la structuration administrative, puis je rencontre Jean-François Vrod, Gabriel Lenoir, Cyrille Brotto, Johan Jacquemoud, Malik Adda, Steve Shehan : des partenaires et amis musiciens qui teintent mon jeu, mon écoute, et me donnent envie de poursuivre. Il y a aussi la tournée JMF avec Violons Danseurs, le Bal des Loups avec Patric Rochedy, les aventures de spectacles sur les chemins avec la Cie des Champs, les lectures en musique des Guetteurs d’Ombre. On affine les intentions artistiques et le propos en lien avec des sujets de notre époque. Et, évidemment, un passage par la création solo. Sur scène s’entrelacent danse et violon.

Enfin la rencontre avec le chorégraphe et danseur Thierry Lafont – Cie Axotolt donne un nouveau cadre exigeant de recherche à mon travail, un compagnonnage en réflexion sur le spectacle vivant et les très jeunes enfants. Le travail avec les tout-petits vient chatouiller des questions de fond : que nomme t’on musique ? Ces rencontres m’amènent également vers le chant : je choisis de rendre visite régulièrement à Francis Got. Le travail vocal est une porte vers un monde à la fois intime et universel, passionnant à apprivoiser.

Je me retrouve un jour, presque par hasard, à jouer du violon à l’hôpital. Et comme avec les tout-petits, je sens que ma place est là, à la lisière des lieux dits « de culture », dedans/dehors, pour rencontrer aussi tous ceux qui ne les fréquentent pas. Et finalement en néonat et en maternité, autour de la naissance, avec les bébés et leurs familles à l’hôpital. Et je réalise que mon arrière-grand-père violoniste était surtout médecin. Alors Philippe Bouteloup et Patrick Ben Soussan m’ouvrent la porte collège de la revue Spirale – éditions érès.

Voici donc 40 ans que le violon familial chante tout prés de mon oreille gauche et nous vieillissons ensemble avant que je le transmette à d’autres. Finalement aujourd’hui, mon métier c’est du VTT, du Violon Tout Terrain.